Aimer – création chorégraphique
Posté le novembre 9, 2021Sur une idée originale de Frédéric Vaysse-Knitter et Nicolas Paul. Production Musique à Beauregard.
Nicolas Paul (chorégraphie), Frédéric Vaysse-Knitter (piano), Juliette Hilaire et Camille Brulais (danse), Joséphine Vernay (poésie).
Un spectacle qui fait parler les corps et chanter les mots.
« Une pièce contemporaine, à l’élégance coutumière des grandes pièces classiques, un piano romantique, qui balaie le répertoire du baroque aux impressionnistes, et une poésie fulgurante, dont l’énigme fait écho à nos secrets. »
Un chant d’espérance pour qui s’est déjà dit et vécu. (JV)
Ce pourrait être le résumé à brûle-pourpoint, ou premier sentiment en fin de spectacle.
Bien au-delà d’un récital de piano chorégraphié, d’une poésie dansée ou mise en musique sur le thème de l’amour, nous faisons ici l’expérience d’un programme noueux et plein, procédant d’une conversation sans fioriture et à parts égales entre danse, musique et poésie. On ne peut s’étonner, conséquente de cet équilibre miraculeux, d’une trame qui s’impose. Non pas limpide, mais évidente dans le sens même de son naturel et de l’écho qu’elle pourra susciter en chacun de nous. Car en effet, si le thème de l’amour en est le sujet, le chemin de vie en est lui l’objet.
Ici pétri dans l’espace musical, du corps et des mots, ce chemin de vie est autant conté dans ses équations mystiques, que dans l’ordinaire commun et intemporel. De l’inadhérence à la possible adhérence, sur la voie de l’amour, depuis l’enfance et jusqu’à la mort, chacun fera sa lecture, du quotidien qui résonne à l’insondable qui s’insinue.
Le festival Musique à Beauregard accueillait cette année en résidence Nicolas PAUL, ex danseur à l’Opéra de Paris, et chorégraphe depuis 2001. Au terme de 9 mois de collaboration entre ce dernier, le pianiste Frédéric VAYSSE-KNITTER, les danseuses Camille BRULAIS, Juliette HILAIRE, ainsi que la poète Joséphine VERNAY, cette résidence aboutissait le 24 juillet dernier sur l’éclatante création du spectacle AIMER.
Le travail de Nicolas PAUL séduit dans sa beauté sobre, à la faveur d’un discours sincère, simple et sensible. AIMER est à mon sens l’occasion d’une rétrospection, sinon rédemptrice, à tout le moins salutaire. La création qui affichait complet, voyait son terme salué d’une ovation générale et couronné de critiques élogieuses. Un succès indiscutable, et indiscuté pour ce spectacle contemporain à la mesure de tous.
Barthélemy ALLARD