PORTRAIT
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Les mondes d’enchantement de Frédéric Vaysse-Knitter
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Le piano de Frédéric Vaysse-Knitter ouvre des portes, crée des univers, installe des climats. Avec pour guides quelques compositeurs élus – Szymanowski, Debussy, Chopin, Schumann… –, le pianiste fait corps avec son instrument pour répondre à l’appel du rêve et embarquer l’auditeur avec lui dans ses mondes d’enchantement. Une expérience musicale forte, sensorielle autant que spirituelle, tendue vers la transcendance.
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Faire corps avec l’instrument
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Frédéric Vaysse-Knitter est de ces pianistes qui osent s’aventurer sur des sentiers infréquentés sans peur d’être poussés dans leurs retranchements. Chantre de l’introspection, au corps à corps avec son instrument, il trouve son équilibre dans une approche à la fois instinctive et analytique. Ressentir la musique, mais aussi en comprendre l’architecture pour mieux s’en libérer, et la rendre invisible aux oreilles de l’auditeur, ne laissant que les émotions.
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Se recentrer vers l’essentiel
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Premier Prix du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (piano et musique de chambre), le pianiste s’enrichit d’enseignements très variés : sa rencontre, adolescent, avec Krystian Zimerman est fondatrice et le conduit vers d’autres maîtres, à la Musikhochschule de Freiburg, puis auprès de György Sebök, Alexis Weissenberg, Alicia de Larrocha et Leon Fleisher, à la prestigieuse Académie internationale de piano du lac de Côme.
« Toutes ces expériences m’ont nourri, précise Frédéric Vaysse-Knitter, et m’ont permis de me trouver moi-même. Ce parcours m’a permis de me recentrer vers l’essentiel. »
Cet essentiel consiste à ne pas vouloir tout jouer. Si le répertoire pour piano, notamment de l’époque romantique et tout particulièrement Chopin, auquel les origines polonaises de Frédéric Vaysse-Knitter sont sensibles, n’a aucun secret pour le pianiste, il en a retenu quelques figures : celles de Schumann ou Liszt, tendues vers un certain symbolisme, mais encore Debussy et surtout Szymanowski.
« Un compositeur m’attire, dit-il, s’il me fait pénétrer un monde où j’ai la capacité de rêver, de ressentir physiquement sa musique. Lorsque je travaille une œuvre, elle m’habite en permanence, au quotidien, dans chacun de mes actes. Cette interaction entre le monde concret et le monde rêvé est extraordinaire. »
Il la trouve tout particulièrement auprès de Szymanowski, qui l’inspire dans sa recherche du son comme dans sa relation fusionnelle à l’instrument. La quête spirituelle du compositeur polonais, le feu intérieur animant sa musique, la sensualité de son approche du piano et son parcours riche en font un modèle pour Frédéric Vaysse-Knitter, qui ne se lasse pas de le faire sien au piano.
« Szymanowski se questionne en permanence, il a défini son propre langage tout en puisant à de nombreuses sources. Sa musique est aussi empreinte de rêve, de mystère, d’un onirisme très prégnant. »
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Vivre la musique naturellement
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Dans sa démarche personnelle, Frédéric Vaysse-Knitter retrouve certains chambristes, avec qui il partage volontiers la scène. Il forme notamment un duo avec la violoniste Solenne Païdassi avec laquelle il a enregistré un disque Szymanowski/Stravinsky en 2014.
« Nous vivons naturellement la musique, nous avons un réel plaisir à évoluer ensemble, librement, dans une direction commune. »
Frédéric Vaysse-Knitter sort également cette année un album en solo sours le titre « Tempêtes », qui viendra augmenter une discographie déjà marquée par Satie, Haydn, Brahms, Dvořák, Chopin, Liszt et Stravinsky. Il y enregistre notamment la sonate « La Tempête » de Beethoven, la Vallée d’Obermann de Franz Liszt et la première Ballade de Frédéric Chopin.