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CHOC CLASSICA, Jacques BonnaureDeux Jeunes musiciens engagés
Solene Païdassi et Frédéric Vaysse-Knitter démontrent à chaque instant de ce récital une formidable imagination sonore et coloriste.
Pour un violoniste (mais aussi pour un pianiste), les pièces de Stravinsky requièrent des qualités opposées à celles qu’exigent celles de Szymanowski. Au Russe la netteté, la mélodie fermement dessinée et les rythmes accélérés; au Polonais la fluctuation, le miroitement sonore, et une sensualité plus affirmée. Les trois Mythes, souvent enregistrés, représentent l’un des sommets de la musique instrumentale de Szymanowski, l’œuvre où se comprend le mieux la fascination de l’Antiquité. On connaît moins ses trois Caprices de Paganini dans lesquels il surcharge trois des plus célèbres morceaux du violoniste italien, comme pour se les approprier et les intégrer à sa propre démarche. Une fois encore Solene Païdassi et Frédéric Vaysse-Knitter se montrent admirables en tous points, comprenant parfaitement ces œuvres. Frédéric Vaysse-Knitter est un magnifique partenaire, tout particulièrement chez Szymanowski où son propre tempérament peut également se libérer.
DIAPASON, Nicolas Derny – Disque récompensé par 5 Diapasons Ce programme gravé pour Aparté confirme que nous tenons là une valeur sûre du violon français. Les sortilèges des Mythes de Szymanowski, fleuron de l’album, nous transportent dans un monde érotico-onirique fascinant, dont les milles reflets irréels déstabilisent les sens. Un nouveau jalon à ajouter, aussi, à la discographie de Frédéric Vaysse-Knitter, qui a déjà consacré un très bel enregistrement au maître polonais en 2010 (Intégral Classics).
KLASSIK HEUTE, Mario Gerteis – Ce sont précisément de telles conceptions qui ont inspiré et fasciné la violoniste qui dans cette démarche n’est pas seulement soutenu par le pianiste Frédéric Vaysse-Knitter, mais celui-ci l’entraîne véritablement et partage les mêmes idées. Elle réussit en effet à faire passer ces “appels érotiques”, appelons les ainsi, de façon captivante à travers la scène imaginaire du disque.
RESMUSICA, Victoria Okada –Dans Szymanowski, compositeur que Frédéric Vaysse-Knitter affectionne particulièrement (il lui a consacré l’intégralité d’un de ses enregistrements), le piano prend une importance capitale, et notre pianiste assume avec fougue sa partition, avec une très belle prestation.
CLASSICAGENDA, Cinzia Rota – Deux interprètes intelligents et expressifs pour un disque révélant à chaque écoute des nouvelles dimensions et profondeurs et qui vous introduira aux sonorités envoûtantes de Szymanowski. Nous remarquons l’expressivité des interprètes, qui maîtrisent le suspense, avec despianissimo et un rubato remarquables, mais qui savent également s’exposer en nous offrant des moments de grande intensité et passion. C’est avec beaucoup de raffinement que Païdassi et Vaysse-Knitter expriment la grande sensualité de la musique du compositeur polonais, qui transparaît également dans sa railleuse mais sensible adaptation des caprices de Paganini.
LA CROIX et CLASSIQUE D’AUJOURD’HUI, Bruno Serrou –Les sonorités profondes et riches du pianiste, jouant tout en délicatesse et en subtilité sur un Bösendorfer aux sonorités charnues, a formé un délectable complément au son plein et coloré de la violoniste, à qui il a donné la primauté en s’effaçant quand il le fallait pour mieux dialoguer avec elle dans les moments où les deux instruments chantent de concert, et instillant une assise rythmique parfaitement maîtrisée.
LA LETTRE DU MUSICIEN, Frédéric Gaussin – L’essentiel est là : une musicalité profonde relayée par une écoute constante – sonorité moëlleuse, palette dynamique subtile, doubles forte sans agressivité. Superbe Andante Spianato à l’ornementation claire, aux registres bien définis.
CLASSIQUE HD FR – Un Flot antique de lumière – La poésie est le fil conducteur de cet album. Cet enregistrement est un hommage autant à l’illustre compositeur français, Claude Debussy, qu’aux poètes qui l’ont inspiré.Telle la flûte à gourde charmant le serpent, la flûte de Gionata Sgambaro nous ensorcelle par son jeu subtil et nous offre divinement bien par les mains habiles de Frédéric Vaysse-Knitter qui plante ici le décor, celui du délicat papier sur lequel Gionata vient poser ses notes… Un lieu de poésie.
CLASSIQUE NEWS – Elvire James – Un Flot antique de lumière – Sous le sceau de noces inspirantes, alliant poésie et musique, deux musiciens complices fêtent ainsi leur 15 ans de partage et de coopération artistique en dédiant ce nouvel album édité par Klarthe au secret poétique de Debussy : passionné d’Antiquité, chantre enivré, adepte des miracles de Pan (comme Ravel dans Daphnis et Chloé), en harmonie avec la Nature, le compositeur sait suggérer, exprimer, traduire en musique l’enchantement magique que produit le poème. Les 9 œuvres ainsi abordées se concentrent sur les inspirations de Debussy, le texte incantatoire, le flux du verbe alchimiste qui est à la source de bien des partitions. Or la réussite du programme tient à l’éloquence des deux instrumentistes dont la fusion, l’écoute, la respiration à deux âmes fraternelles remplacent aisément la force de la parole et du chant, en particulier dans leur transcription des mélodies.… Un FLOT ANTIQUE DE LUMIERE…
Gionata Sgambaro et Frédéric Vaysse-Knitter
ressuscitent l’Antiquité rêvée de DebussyMais la voix ne manque ici tant les instrumentistes font parler leur instrument. La flûte, syringe moderne invoque la riche thématique de l‘univers debussyste, fantasmagorie qui mêle vénération des silhouettes antiques, culte de la vie, de son frémissement délicat, évanescent, d’une fugacité presque terrifiante comme le rappelle justement la Sonate n°3, l’ultime, émanation selon les mots de Claude « de ce qu’un homme malade peut écrire pendant la guerre » (1917).
A travers le cycle Bilitis ou « 6 épigraphes antiques » ressuscite l’image et son frémissement des reliefs antiques auxquels le souffle des musiciens apportent éclairs et accents du souffle vital. La ductilité coloriste des deux musiciens s’accomplit pleinement dans la sélections de mélodies dont ils offrent une transcription ciselée, dans l’intonation, l’émission, la suggestivité : Nuits d’étoiles (1880), Beau soir (1891) ou Green…, entre autres, respectivement d’après Banville, Bourget, Verlaine (qui aussi inspiré « il pleure dans mon cœur »… précisent cette inspiration première chez Debussy qui en fait un compositeur littéraire, au grand bonheur de Mallarmé. Le titre de l’album « sous un flot antique de lumière », renvoie au Faune qui s’éveille.
Et le voyage en correspondances et filiations orfévrées s’achève par le chef d’œuvre primordial qui les annonce tous, Prélude à l’Après-midi d’un Faune, conçu dès 1894 d’après Mallarmé justement et dont la version ici apporte un éclairage aussi poétique, puissant qu’original. Ainsi se dresse, fier et naïf, l’Egipan, compagnon et disciple de Pan… « fatigué de poursuivre nymphes craintives et naïades timides, (il) s’abandonne à un sommeil voluptueux qu’anime le rêve d’un désir enfin réalisé : la possession complète de la nature entière ». Les deux musiciens en parfaite harmonie, expriment à deux voix ce rêve d’un jeune être immense par son désir comme sa pudeur insatisfaite. Remarquable récital, idéalement debussysyte.